J’ai longtemps rêvé d’exercer le métier de Wedding Planner, aider des couples amoureux à concrétiser l’un des plus beaux jours de leur vie, voir des paillettes dans leurs yeux le jour J je trouve ça juste magique. Alors c’est avec beaucoup d’émotions que je partage avec vous le parcours très inspirant de Chloé. Une Wedding Planner passionnée, bienveillante et créative.
Dans cette interview, Chloé nous partage sa vision du métier, la gestion de mariages en période de crise et nous donne ses conseils pour devenir une Wedding Planner.
Qu’est-ce qui te plait le plus dans ton métier ?
Il y a énormément de choses qui me plaisent dans le métier de wedding planner. La première chose qui me vient toujours en tête quand j’en parle est souvent le côté bienveillant qu’il implique. C’est une valeur extrêmement importante que j’essaie d’appliquer chaque jour dans ma vie privée comme dans ma vie professionnelle et qui est obligatoire dans ce métier : on s’occupe de futurs mariés qui veulent célébrer leur amour ! On doit les écouter, entrer dans leur monde, comprendre leurs envies et leurs attentes sans jamais être dans le jugement.
L’aspect polyvalent du métier me correspond aussi beaucoup : chaque couple a son univers, chaque prestataire ses spécificités et chaque journée est différente de la veille. Je peux courir les boutiques de robes pour accompagner une mariée pendant ses essayages le lundi, téléphoner toute la journée avec des établissements pour la réception d’un mariage à la montagne le mardi et passer en revue des dizaines de books de photographes le mercredi. La routine n’existe pas vraiment, ni le sentiment de ne pas évoluer : on rencontre tous les jours des personnes qui ont une anecdote à partager ou des choses à nous apprendre.
Enfin, je considère l’indépendance que nous avons en tant wedding planner comme un très gros avantage qui colle parfaitement avec mon caractère. J’ai choisi de travailler en collaboration avec une agence spécialisée, ainsi je peux partager mes expériences avec mes collègues et bénéficier de leur soutien tout en restant totalement autonome dans la gestion de m es projets : le meilleur des deux mondes !
As-tu suivi une formation pour exercer cette profession ?
Oui, et un peu par hasard pour te dire la vérité ! Initialement, je suis issue d’une formation littéraire : un bac L suivi d’une licence de lettres modernes appliqués à la Sorbonne Nouvelle. J’ai toujours su que je voulais aller jusqu’au master, mais le choix s’est avéré un peu compliqué : arrivée à la fin de mes 3 années de licence, les seules certitudes que j’avais étaient : « j’aime beaucoup les études et par dessus tout, j’aime apprendre »… Je n’avais pas vraiment de plan de carrière, moins par manque d’idées que par volonté de tout essayer.
J’ai longuement hésité à continuer dans la littérature, découvrir la médiation culturelle ou bien me lancer dans une seconde licence en histoire… Dans le même temps, je travaillais à l’Aquarium de Paris et je découvrais les ficelles des métiers de l’évènementiel. Après pas mal de recherches et de prises de tête, j’ai finalement trouvé une école de communication qui proposait un Master de communication culturelle et événementielle et j’ai foncé !
Le master s’effectuait en alternance, et après mes différents entretiens j’ai dû faire un choix entre une agence de relations presse tourisme ou une agence de wedding planner… et j’ai finalement opté pour la 1ère ! L’organisation de mariage m’intéressait de plus en plus mais un de mes professeurs référents à qui j’étais partie demander conseils m’avait dissuadé d’en faire mon métier par tout un tas d’arguments que je démonte chaque jour aujourd’hui. Mais je ne regrette rien, mon travail d’attachée de presse m’a permis de développer mon relationnel et ma débrouillardise, et j’ai eu l’occasion d’organiser des événements presse très sympa, notamment au sommet de la Tour Montparnasse.
Mon bac +5 en poche, je me suis laissée un an pour découvrir le monde mais aussi le début de la vie hors du cadre scolaire ! J’ai eu la chance de voyager en Asie du Sud, aux Etats-Unis et au Brésil. En rentrant de ces merveilleuses aventures, je me suis inscrite à une session de formation wedding planner de l’agence Jules & Moi. C’est une formation gratuite qui ne demande que de bénéficier du statut d’autoentrepreneur (j’avais déjà fait les démarches pour obtenir ce statut et effectuer des petites missions de RP à l’autre bout du monde). Pendant une semaine intensive, j’ai appris les rudiments du métier. A l’issue de la formation, l’agence propose aux participantes volontaires de relever un « défi » sous forme de mise en situation : celle qui le réussi le mieux se voit proposer une collaboration, ça a été mon cas.
Peux-tu nous parler des services que tu proposes ?
Les futurs mariés peuvent faire appel à une wedding planner pour différentes prestations. La formule la plus répandue est l’organisation complète de mariage : les couples viennent nous voir pour les aider à organiser la cérémonie de leurs rêves, et pendant plusieurs mois (10 à 12 en général) nous nous attelons à dénicher les prestataires qui feront de leur mariage le plus beau jour de leur vie. Des lieux au DJ, en passant par les faire-part ou les hébergements invités, notre rôle est de penser au moindre petit détail pour que les futurs mariés soient détendus et sereins du 1er jour de l’organisation jusqu’au jour J, où nous sommes là pour coordonner les prestataires et veiller au bien-être des invités.
Nous pouvons également intervenir pour des coordinations de jour J. Dans ce cas de figure, notre rôle est de coordonner les différents prestataires déjà réservés par les futurs mariés avant le mariage, d’effectuer en amont un véritable déroulé du mariage et d’être présentes sur place afin qu’ils puissent vivre pleinement le plus beau jour de leur vie.
Certains couples peuvent également venir nous demander conseil pour des prestations ciblées pour lesquelles ils ont moins de temps à attribuer ou simplement moins de pistes (recherche d’un photographe ou d’une location de voiture, accompagnement dans la décoration, …).
En réalité qu’importe la demande, nous sommes toujours présentes à toute heure du jour ou de la nuit pour conseiller au mieux les couples dans les périodes de stress, de doutes ou d’incertitudes.
Quelles qualités faut-il avoir pour exercer ce métier ?
Je pense que l’écoute et l’adaptabilité sont essentiels pour être une bonne wedding planner. On doit comprendre les goûts et les attentes des futurs mariés pour ensuite leur proposer des choses qui les combleront et ne jamais laisser ses propres goûts interférer : on se met au second plan et sommes toujours disponibles pour eux. L’organisation et la créativité sont pour moi nécessaires pour mener à bien les missions : il faut un esprit assez ouvert et créatif pour pouvoir proposer un mariage correspondant 100% aux attentes les plus poussées des clients et un grand sens de l’organisation pour les mettre en place en orchestrant les différents prestataires. Enfin, je reviens naturellement sur la bienveillance qui est essentielle dans ce métier et qui doit être accompagnée d’une grande persévérance car ce n’est pas tout les jours facile : on est dans l’humain avec tout ce que ça implique, les sauts d’humeur, le stress, les délais plus ou moins long pour avoir une réponse,…
Peux-tu nous parler d’une journée type ?
Comme je te disais tout à l’heure, c’est vrai que la notion de « journée type » est assez vague dans ce métier ! Je peux peut-être tenter de te parler d’une semaine type pour que ce soit plus parlant. Elle commence le lundi où je prends des nouvelles des différents couples avec lesquels je travaille et leur fait un débriefing des points validés la semaine d’avant et de ceux que l’on va aborder cette semaine. Certains clients préfèrent les mails le matin, d’autre les appels ou les visios en soirée : on revient sur le côté adaptabilité, le but est qu’ils soient à l’aise et dans les meilleures conditions pour échanger avec toi. Ce sont des personnes qui délèguent bien souvent par manque de temps et qui ont des métiers prenant, je me rends donc disponible quand ils le sont au final.
Du mardi au vendredi, les journées se suivent et ne se ressemblent pas vraiment ! Je travaille sur les différents dossiers de chez moi, dans des petits coffee shops ou bien dans le showroom de l’agence où nous recevons parfois nos rendez-vous. Le samedi et le dimanche peuvent être des jours de repos comme des jours de mariage, de dégustations, d’essayages ou de visites de lieux ! Autant te dire que, comme la plupart des indépendants, on ne compte pas nos heures ni nos jours travaillés !
Quels conseils pourrais-tu donner à une personne qui souhaite faire le métier de Wedding Planner?
Dans un premier temps, je lui dirais probablement de se renseigner sur ce que le métier implique et de suivre une formation. Certaines personnes peuvent avoir tendance à penser qu’être wedding planner, c’est nager dans les paillettes et dans le champagne… Alors qu’en fait, les paillettes et le champagne sont pour les mariés et les invités : nous, on les fabrique et puis on les nettoie. Mais le fait de voir les mariés que vous avez accompagné pendant plusieurs mois vivre un rêve éveillé vaut bien toutes les paillettes du monde ! Et c’est pour ça que dans un second temps, je dirais à cette personne : « fonce ! ». On a la chance d’être dans une époque où l’accompagnement sur les mariages s’est généralisé et où il y a un besoin et de la place pour tous et surtout toutes, ça reste un monde essentiellement féminin !
La conjoncture actuelle, a vu beaucoup de mariages annulés. Comment fais-tu pour aider tes clients durant cette période ?
Effectivement, le mois de mai sonne normalement le début de la saison des mariages. Cette année, beaucoup de nos futurs mariés n’ont donc pas pu se dire « oui » comme ils l’espéraient. Nous n’avons pas eu d’annulations mais des reports. Dans la majorité des cas, le mariage s’est vu décaler d’un an pour que les invités et les prestataires aient le temps de se libérer et de rebondir mais également pour garder l’essence même de l’ambiance que les futurs mariés attendaient : un mariage printanier déplacé sur la fin d’année est tout aussi beau mais très différent notamment sur les espaces, la décoration et les tenues. Cependant pour certains couples, 2020 est une année importante et nous avons donc fait le maximum pour réussir à déplacer la date de leur mariage à la fin de l’année. Nous sommes optimistes et avons bon espoir de pouvoir célébrer de beaux événements d’ici à la fin de l’été.
Au final, la chose la plus difficile à gérer n’est pas le report du mariage et des différents prestataires mais bien la déception des futurs mariés qui attendaient ce moment depuis parfois plusieurs années. Le plus important pendant cette période a été l’accompagnement moral que l’on a pu fournir aux futurs époux : nous n’avions pas beaucoup plus d’informations mais nous étions optimistes et nous étions là pour eux!
Quelle est la demande la plus challengeante qu’un couple t’a demandé de mettre en place pour son mariage ?
Je n’exerce pas encore ce métier depuis très longtemps, je n’ai pas (encore) reçu de demandes trop extravagantes ! J’espère avoir de belles anecdotes à te raconter dans quelques années. Alors je te dirais que plus qu’une demande, la chose la plus challengeante pour moi depuis les quelques mois où j’exerce ce métier c’est d’assurer ma légitimité. C’est assez difficile d’arriver dans ce milieu où l’on te demande sans cesse tes références ou le nombre de mariages que tu as organisé alors que tu sors de l’école ! Il faut donc redoubler d’efforts pour faire tes preuves et montrer que non, la valeur ne réside pas uniquement dans l’expérience. Il y a cette fougue, cette envie et cette témérité qui sont bien particulières aux premières expériences et dont j’use et j’abuse pour combler toutes les demandes des futurs mariés avec lesquels j’ai la chance de travailler. En attendant que l’expérience m’aguerrisse davantage, je m’applique donc chaque jour à prouver que je suis légitime dans ce milieu en travaillant d’arrache pieds !
Quels conseils pourrais-tu donner à un futur couple sur le point de se marier pour les aider à choisir une wedding planner ?
Dans un premier temps, je pense qu’il est important d’insister sur le fait qu’aujourd’hui, la wedding planner peut s’adapter à tous les budgets et à tout type de mariage ! C’est une idée reçue de penser qu’elle n’est accessible qu’aux très grands mariages avec un budget important. Opter pour une wedding planner c’est choisir d’être accompagné sur l’organisation de son mariage de A à Z, ce qui implique un gain de temps mais également d’argent (sur les différents prestataires) ! On dit que l’organisation d’un mariage se joue beaucoup aux coups de cœur pour les lieux ou encore pour la robe de la mariée… mais je pense que si un couple choisit de partager cette aventure avec une wedding planner, le coup de cœur doit avoir lieu dès leur rencontre. C’est au cours des premiers échanges sur la vision du mariage et les attentes des futurs mariés que le feeling va passer – ou non. Pour être sur la même longueur d’ondes et éviter tout stress ou autre frustration durant les longs mois de préparation du mariage, mon conseil le plus précieux est donc de faire confiance à son ressenti pour choisir LA wedding planner qui vous convient… Et il en existe autant que de futurs mariés, pas de panique !
Que penses-tu de la notion de sororité ?
Je suis ravie que l’on puisse aborder ce sujet ensemble ! C’est une notion très importante pour moi : je viens d’une famille nombreuse et suis l’aînée d’une fratrie de 5, dont 4 filles. Nous nous sommes toujours tirées les unes et les autres vers le haut afin que chacune puisse exprimer son potentiel dans tout ce qu’elle entreprend. C’est une manière d’être et de se comporter que j’ai toujours gardé avec les personnes qui m’entoure et notamment les femmes. On a la chance de vivre dans une époque où nous, les femmes, prenons de plus en plus la parole sur des sujets que nous n’osions évoquer, assumons des choix que nous n’osions assumer et avons accès à des métiers qui étaient injustement réservés aux hommes dans l’inconscient collectif. C’est une dynamique stimulante, on s’éveille ! Et c’est en s’éveillant ensemble que les consciences s’ouvriront et que la victoire sera plus belle. Je suis sincèrement convaincue que le fait de travailler ensemble, de pouvoir échanger dans la bienveillance et de se tirer mutuellement vers le haut ne peut qu’apporter à ce combat. Le métier de wedding planner est presque exclusivement féminin, et il est tellement important de se serrer les coudes ! Les autres wedding planner et les autres agences sont bien plus des collègues que des concurrentes. Le but de notre métier n’est pas de faire le plus beau mariage et de les comparer mais bien de rendre nos clients heureux avec le leur. À partir de ce moment-là, si on peut contribuer à cela de près ou de loin en aidant une collègue, il faut mettre un point d’honneur à le faire.
Que peut-on te souhaiter pour l’avenir ?
Beaucoup de beaux mariages ! J’espère avoir l’occasion de réaliser de grandes réceptions, de petits vin d’honneur, des cérémonies intérieures dans des domaines et extérieures dans des jardins, à la mer ou à la montagne : j’ai encore beaucoup de choses à découvrir. Et dans plusieurs années, lorsque je serai une wedding planner encore plus expérimentée et avertie, pourquoi ne pas m’essayer au destination wedding afin d’allier ma passion du voyage et ma passion pour le mariage ?
Merci à Chloé d’avoir pris le temps de répondre à mes questions, si cet article vous plaît n’hésitez pas à laisser un commentaire ou à cliquer sur le petit coeur sous l’article. Vos retours seront grandement appréciés.
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