Aujourd’hui je vous propose de découvrir l’interview de Elise, responsable communication d’une des plus grandes Université Française. Elle nous prouve que l’âge n’est pas un frein à ses ambitions et que bien au contraire il faut oser pour réussir.
Je vous laisse découvrir son interview.
Quel job rêvais- tu de faire quand tu étais petite ?
Quand j’étais petite, je rêvais de devenir pilote d’avion ou astronaute. Rien à voir avec ce que je fais maintenant. Mais j’adorais l’idée de pouvoir voler au-dessus des nuages ou de se rapprocher des étoiles.
Peux-tu nous parler de ton parcours scolaire ?
Mon parcours scolaire était au début un peu compliqué. En effet, en CM1 ou CM2 je préférais tellement jouer aux Playmobil plutôt que de réviser mes leçons, que l’enseignante avait averti mes parents que je pouvais potentiellement redoubler.
Ça a été pour moi un déclic, puisque dès ma rentrée au collège je me suis mise à travailler sérieusement. Parfois avec difficultés, car mon frère ou ma mère m’aidaient dans mes devoirs. De plus, j’étais dans un établissement compliqué, avec des élèves parfois très perturbateurs comme on peut le voir dans les films : les Héritiers ou Entre les murs, ça c’était ma vie ! Notre capacité d’attention devait être décuplée. Il arrivait même que certains professeurs soient absents pendant des mois, et qu’on ne rattrapait jamais les lacunes accumulées pendant ce temps.
Malgré tout, durant ces 4 années, j’étais toujours première de la classe, pas avec une moyenne de dingue, mais je m’en sortais bien.
D’ailleurs, j’ai toujours détesté l’école, ça à toujours été pour moi une vraie corvée, mais je voulais réaliser mon objectif que je me suis fixée dès la 6ème : faire Bac + 5 avec une année d’étude à l’étranger. C’est finalement ce que j’ai réussi à faire. Je ne voulais absolument pas faire un métier qui me plaisait pas, et je voulais gagner de l’argent, faire un truc que j’aimais vraiment.
A la fin de la 3ème, nous devions remplir un document en formulant nos 3 vœux d’orientation pour poursuivre nos études. C’était pour moi une étape compliquée, car ma famille me demandait de mettre « 2nd générale ou 2nd générale européenne », alors que moi je ne savais pas quoi faire, et surtout, tous mes amis mettaient des BEP ou CAP. Je me disais alors que j’étais comme eux, que je n’ai pas les capacités de faire autre chose. Pourquoi moi, je pourrais m’inscrire en 2nd, comment aurais-je le niveau ? Sur les 3 vœux, j’ai donc indiqué un CAP, coiffure il me semble, et mon professeur principal est revenu vers moi, me disant « es-tu sûre de toi ? Je te vois bien en 2nd générale ». J’ai finalement suivi l’avis de ma famille et de ce professeur, et je me suis lancée dans une 2nd générale européenne allemand, c’est-à-dire faire des mathématiques en allemand.
Ensuite, nous devions faire un stage de découverte d’une semaine. Je l’ai fait à Ferrero, j’ai observé tous les services différents, et celui de la communication et du marketing m’a vraiment plu. Je me suis dit à ce moment-là, c’est ça que je vais faire plus tard !
Arrivée au lycée, c’était pour moi un saut dans le grand bain, dans l’inconnue, car toutes mes copines étaient donc en BEP ou CAP et moi, je me retrouvais seule dans ce lycée, sans repères. J’ai finalement retrouvé 4 copains/copines de collège qui n’étaient pas dans ma classe de 3ème et qu’on qualifiait « d’intellos ».
Durant mes années de lycées, je passais de première de la classe au rang de 2ème ou 5ème. C’était plutôt pas mal, surtout qu’en Terminale ES j’ai même choisie la spécialité Maths.
Je travaillais de manière constante pendant ces 3 années de lycée, mais arrivée au Bac, malgré toutes mes révisions, j’ai obtenu une note de 10,43 de moyenne seulement. Moi qui avait eu plusieurs fois durant ces années les « encouragements » ou « félicitations » du Conseil de classe.
Après ce Bac, je reste dans mon objectif de travailler dans la communication, et donc je me suis inscrite dans un DUT Techniques de Commercialisation à Rouen, afin d’apprendre la communication et le marketing, mais pas seulement, car je ne voulais pas m’enfermer dès le Bac + 1 dans ce secteur.
En sortant de ce DUT, c’est confirmé, j’aime ce secteur de la Com’, du coup je me lance dans une école spécialisée de la publicité, de la communication et du marketing à Paris.
J’ai adoré cette 3ème année, j’ai appris plein de choses, j’ai pu me construire une vraie culture de la publicité et surtout j’ai rencontré là-bas des amis formidables.
Ensuite, je dois choisir un M1 et cette école avait des partenariats avec des d’autres écoles étrangères. Je ne perds donc pas mon objectif de 6ème, je m’inscris à l’Université Laval au Québec, en partenariat avec cette école française pour un Master Marketing Communication. Le niveau dans cette école est tellement plus dur que celui de la France, il a fallu que je m’accroche.
Puis, pour mon M2, j’ai décidé de revenir en France, et de me spécialiser uniquement dans la Communication. Je regarde donc le classement SMBG des meilleurs Masters en communication, et le numéro 1 était celui de Neoma Business School. C’est donc dans cette école que j’ai fini mon objectif, le Bac + 5 était validé.
Pourquoi as-tu choisi de t’orienter en communication ?
Lors de ma 3ème, j’ai dû faire un stage de découverte d’une semaine et je l’ai fait au sein de Ferrero. J’ai fait le tour de tous les services et c’est celui de la Communication et du Marketing qui m’a vraiment plu. Je trouvais ça génial, car j’adore créer, mettre en page et c’est ce que je retrouvais dans ce secteur, l’esprit créatif. Devoir trouver une façon spécifique pour parler à sa cible.
Aujourd’hui tu as un BAC +5, Félicitations ! Mais toi qui au départ ne pensais pas faire de longues études comment et pourquoi as-tu fait un Master ?
C’est vrai que pendant toutes ces années d’études, c’était pour moi un vrai calvaire, car je déteste l’école. Et ironie du sort, je travaille maintenant dans une école !
En fait, dès la 6ème, je me suis dit, les études c’est vraiment important, je n’ai absolument pas envie de faire un métier qui ne me plait pas. Je veux pourvoir gagner de l’argent et être indépendante. J’ai besoin de faire un métier qui me donne envie le matin de me lever. Et ensuite, en réfléchissant je me suis dit, faire un Bac + 5 me laissera le choix de faire pas mal de métiers différents.
Aurais-tu des conseils à partager avec des personnes qui n’aiment pas forcément l’école mais qui aimeraient faire de longues études ?
Premièrement, je trouve qu’avec le recul, toutes ces années d’études sont passées hyper vite. Et que tout ce que l’on apprend est vraiment essentiel dans le quotidien. On ne le comprend pas forcément quand on est dedans, mais sincèrement, c’est tellement important l’école au final. Donc mes conseils seraient tout d’abord, de s’accrocher, ça ne dure qu’un temps et au final ça nous laisse un choix de métiers plus conséquent.
Mon 2ème conseil, c’est que plus nos études avances, plus on se spécialise dans un domaine qui nous plait, plus le temps passe tellement vite ; et ce que l’on apprend c’est ce qu’on aime. Donc vers la fin, les études deviennent plus agréables.
Puis mon dernier conseil, serait que si on n’aime pas l’école, il faut faire de l’alternance. C’est hyper bénéfique. D’une part, grâce à ça on n’a moins de cours, on passe moins de temps sur les bancs de l’école, mais d’autre part, ça nous apporte plein d’expériences professionnelles à mettre sur nos CV. Et ça devient un réel atout pour la recherche d’emploi par la suite.
Peux-tu nous parler de ton expérience professionnelle ?
Mon expérience professionnelle a commencé grâce à mon stage de fin d’étude de M1 qui s’est ensuite transformé en alternance lors de mon M2 à Neoma, j’étais assistante communication et événements, cela a duré plus d’un an et demi. Mon entreprise était en réalité une école, Sciences Po. J’étais dans le service de la formation pour les cadres et dirigeants : Sciences Po Executive Education. A ce jour c’est ma plus belle expérience, car j’estime que c’est à ce moment et grâce aux personnes qui m’ont entourées, que j’ai tout appris sur mon métier et mon secteur. Vraiment, j’ai adoré. Au début, j’étais un peu rétissante car n’aimant pas l’école, je me suis dit travailler dans une école, c’est peut-être un peu ennuyant. En fait, pas du tout, il y a plein de choses à faire, j’ai rencontré plein de personnalités politiques et des PDG. C’est vraiment grâce à l’alternance que j’ai pu me former.
Ensuite, à la fin de ce contrat je suis allée travailler au service des Alumni de Sciences Po en tant que Chargée de communication et événementiel pendant 2 ans. Une fois encore, grâce à cette expérience j’ai appris encore tellement de choses. Mais cette fois, ce n’était pas sur les missions à effectuer mais surtout sur moi-même. J’avais 500 événements à gérer par an avec des centaines d’interlocuteurs. J’ai donc dû apprendre à gérer mon stress, à être organisé, à déléguer car j’avais 2 stagiaires avec moi. Mais aussi gérer l’imprévu, gérer les urgences, créer un événement pour plus de 1000 personnes toute seule, avec la recherche de prestataires.
Ayant à peine 22 ans à l’époque, il a fallu que je me fasse ma place, et que je montre aux gens que je n’étais plus étudiante.
Néanmoins, auprès presque 4 ans passé à Sciences Po, j’ai eu le sentiment d’avoir fait le tour et j’ai donc démissionné, pour retrouver…… une école encore ! Cette fois j’atterrie à l’Université Dauphine, au service communication des Masters. La cible change à nouveau, je passe d’une cible de cadres et dirigeants, aux anciens élèves, pour au final communiquer pour de jeunes étudiants et qui pour certains ont même mon âge.
Dans ce poste, je retrouve globalement les mêmes missions, mais avec moins d’événementiel. Et au bout d’un an pile, ma responsable m’annonce qu’elle démissionne, et qu’elle souhaite que je prenne son poste. La direction étant d’accord, je deviens Responsable Communication Marketing à 25 ans, et manager de 2 personnes, plus âgées que moi. Il a fallu que j’affirme mon expérience, que je me fasse ma place. Aujourd’hui, je suis très contente de ce poste, car il me permet d’allier vie privée et vie professionnelle, j’aime les missions que j’ai et mes collègues.
Quels sont tes conseils pour réussir un entretien d’embauche et avoir le poste de ses rêves ?
Pour moi, il est essentiel d’être naturelle, de sourire, de montrer qui on est vraiment. Il ne faut pas jouer de rôle. Mais être simplement soi-même.
Puis, je trouve qu’il est important lors d’un entretien, surtout en communication, d’apporter les choses qu’on a pu réaliser comme des affiches, ou autres. Mais aussi donner des chiffres : combien d’événements ai-je dû gérer ? Combien avais-je d’interlocuteurs ? Combien on était dans l’équipe précédente ? Quel budget j’avais ? etc.
Mon dernier conseil serait de montrer en quoi mon profil, en quoi moi, je pourrais aider l’entreprise qui recrute, qu’est-ce que je lui apporte ? Qu’est-ce que je sais faire ?
Aujourd’hui tu es responsable communication pour une grande université, comment gères-tu tes journées de travail ?
Je suis quelqu’un d’organisée donc premièrement je regarde mes mails pour voir si j’ai des urgences, ensuite je demande à mon équipe sur quoi elles travaillent, si elles arrivent à avancer. Puis je fais les tâches de ma To Do. Je regarde si j’ai des sujets en attentes, si oui je relance les personnes nécessaires, si non j’avance sur mes missions.
As-tu des conseils d’organisation ou de productiviste pour être plus efficace au travail ?
Alors j’ai piqué une idée à mon ancienne maître de stage à Sciences Po, j’écris sur mon agenda en ligne ma To Do. Cela me permet de bien visualiser les choses à faire, les répartir selon les réunions à venir et surtout de rien oublier. Je me mets beaucoup de rappels, parfois certains sont programmés 6 mois avant.
Pour d’autres sujets, par exemple organiser un forum des masters, j’écris sur un document les différentes étapes d’organisation/ de choses à penser, tout cela, par ordre chronologique. Comme ça, chaque année, je peux reprendre ce document et ne rien oublier.
Idem pour l’organisation d’autres événements, par exemple les remises de diplômes, j’écris sur un document toute les choses à penser le jour J, les objets que je dois ramener, et qu’est-ce que je dois dire pour briefer les collègues ou les étudiants bénévoles afin d’anticiper leurs questions, et faire en sorte qu’ils sachent quoi faire lors de l’événement.
Qu’est-ce qui te fais te lever le matin ?
Tout d’abord mes collègues, pour moi c’est vraiment essentiel de pouvoir partager ses journées avec d’autres personnes. Leur exprimer notre stress, nos questions, nos blagues etc.
Rien que le fait de travailler me pousse à me lever le matin, chaque jour j’ai un but. Et ce que je fais me plait vraiment.
Que penses-tu de la notion de sororité ?
Je trouve cela très important ! C’est important entre femmes de se soutenir, de partager nos expériences. Malheureusement les hommes ne se rendent pas toujours comptes de ce que l’on peut vivre et des difficultés que l’on peut rencontrer en tant que femme que ce soit dans le privé ou professionnellement.
Entre femmes, on a toujours de bons conseils à partager. Et ça donne de l’espoir, de l’ambition.
Que peut-on te souhaiter pour l’avenir ?
De rester épanouie dans mon travail.
Mais à terme, je rêverai de travailler en tant que Directrice de la Communication pour une ONG ou une association. Travailler pour une « entreprise » qui a un but, qui aide les autres, ça me donnerait l’impression que je les aide aussi à ma manière.
Merci à Elise, d’avoir pris le temps de répondre à mes questions, si cet article vous plaît n’hésitez pas à laisser un commentaire ou à cliquer sur le petit coeur sous l’article. Vos retours seront grandement appréciés.
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